La mérule, ce champignon lignivore redouté, peut transformer le bois de chauffage en un véritable risque pour votre habitat. Favorisée par l’humidité et une mauvaise ventilation, elle prolifère rapidement, compromettant la qualité du bois et menaçant les structures environnantes.
Reconnaître les signes précoces, comme une odeur de moisi ou des taches sombres, est crucial pour éviter une infestation. Avec des précautions adaptées, il est possible d’utiliser du bois contaminé tout en minimisant les dangers. Mais comment s’assurer d’une manipulation sécurisée et d’un stockage optimal ?
Qu’est-ce que la mérule sur le bois de chauffage ?

La mérule pleureuse est un champignon lignivore destructeur qui s’attaque aux bois humides, y compris le bois de chauffage. Elle se développe lorsque l’humidité ambiante dépasse 20 %, une ventilation insuffisante aggravant la contamination. Les spores, invisibles à l’œil nu, prolifèrent discrètement jusqu’à coloniser entièrement les matériaux.
Le bois contaminé par la mérule présente des signes reconnaissables, tels qu’une texture friable, des taches brunes ou des filaments blanc-gris ressemblant à un voile. Une odeur caractéristique de champignons peut également signaler sa présence. En négligeant ces signes, le champignon provoque une dégradation rapide, rendant le bois inutilisable.
La mérule pose un double problème. D’une part, elle réduit la qualité calorifique du bois de chauffage. D’autre part, elle présente un danger si des spores sont dispersées lors de la manipulation ou de la combustion intérieure. Cela peut entraîner une contamination de l’habitation ou de nouvelles zones de stockage.
L’utilisation de bois infesté est possible sous certaines conditions strictes. Un stockage extérieur bien ventilé, un séchage complet et des précautions lors de la manipulation sont indispensables pour limiter les risques. Ce protocole est essentiel pour éviter la propagation des spores et assurer un usage sécurisé du bois.
Comment reconnaître la mérule et ses premiers signes ?

La mérule présente des indices visuels et sensoriels distinctifs. Elle forme des taches blanchâtres ou grises sur le bois, souvent traversées de filaments argentés, appelés rhizomorphes, qui s’étendent parfois sur plusieurs mètres. Le bois infesté prend une apparence spongieuse et se décolore, adoptant des teintes brunâtres ou jaune pâle. Lorsque l’infestation progresse, le bois se fragmente en petits cubes, un signe de pourriture cubique caractéristique.
Au toucher, le bois contaminé apparaît léger et friable, s’effritant facilement sous une légère pression. Parfois, des gouttelettes d’eau perlent à la surface de la mérule, d’où son surnom de « mérule pleureuse ». Une odeur persistante de champignon humide peut également émaner du bois, signalant une contamination avancée.
Pour identifier avec certitude la mérule sur du bois de chauffage, il faut examiner attentivement les filaments grisâtres, la texture anormale et tester la résistance du matériau. Si le doute persiste, un diagnostic professionnel devient indispensable, évitant ainsi la propagation invisible des spores et les dommages structurels qui en découlent.
Les dangers de la mérule sur le bois et l’habitat
Conséquences sur la qualité et la combustion du bois
La mérule réduit drastiquement la qualité du bois de chauffage en décomposant la cellulose, principale source d’énergie dans le bois. Le bois infesté perd sa densité, devient fragile et produit une combustion irrégulière accompagnée de projections dangereuses. Cette dégradation entraine une baisse du pouvoir calorifique, augmentant la quantité de bois nécessaire pour obtenir la même chaleur. En brûlant, le bois infesté libère des spores et favorise l’accumulation de créosote dans les conduits, accroissant les risques de feu de cheminée.
Risques pour l’habitation et ses habitants
La propagation de la mérule menace les structures en bois des habitations, comme les charpentes, en causant des dégâts structurels graves pouvant aller jusqu’à l’effondrement partiel du bâtiment. Les spores de la mérule, invisibles à l’œil nu, se dispersent dans l’air intérieur, provoquant des problèmes respiratoires et des irritations chez les occupants, en particulier dans les maisons mal ventilées. De plus, une infestation avancée peut entraîner d’importants coûts de réparation, estimés entre 15 000 et 50 000 euros dans les cas sévères.
Prévenir et limiter le développement de la mérule
Bonnes pratiques de stockage du bois
Le stockage du bois de chauffage joue un rôle essentiel pour éviter la mérule. Il est crucial de stocker le bois dans un espace sec et ventilé, loin des zones humides comme les caves. Disposer les bûches surélevées sur des palettes ou des supports en béton empêche tout contact direct avec le sol, réduisant le risque d’humidité ascendante. Utiliser une bâche imperméable avec les côtés ouverts protège de la pluie tout en maintenant une bonne circulation de l’air. Arranger les bûches en quinconce favorise le séchage complet du bois, limitant la prolifération des champignons.
Conditions favorables à éviter
La mérule se développe dans des conditions précises. Un taux d’humidité supérieur à 20 % dans le bois, combiné à une température ambiante entre 20°C et 26°C, offre un environnement idéal pour ce champignon. Une mauvaise ventilation, comme dans les espaces clos ou mal aérés, aggrave le risque d’infestation. Éviter de mouiller le bois, surtout lors de travaux de rénovation, car l’eau active les spores de mérule. Contrôler et réduire l’humidité grâce à des déshumidificateurs ou une aération régulière permet de maintenir un environnement défavorable à la propagation du champignon.
Comment traiter du bois infesté par la mérule ?
Le traitement du bois infesté par la mérule nécessite des mesures adaptées pour limiter la contamination et protéger les espaces environnants. Une bonne gestion de l’humidité et des produits spécifiques peut préserver le bois s’il n’est pas trop endommagé.
Traitements efficaces et solutions alternatives
Le traitement thermique est une méthode efficace pour détruire la mérule. Exposer le bois à une température d’au moins 50°C pendant 24 heures élimine les spores. Il est également possible d’appliquer des antifongiques spécifiques, qui créent une barrière protectrice. Un nettoyage préalable des surfaces infestées optimise l’efficacité de ces produits. Si l’infestation est légère, ces traitements suffisent à assainir le bois. Toutefois, le stockage en milieu sec et ventilé reste indispensable pour éviter une réinfection.
Quand se débarrasser du bois contaminé ?
Lorsque le bois infesté est gravement détérioré, le remplacer devient nécessaire. Les bûches fortement colonisées peuvent être éliminées via des déchetteries ou brûlées à l’extérieur dans un feu intense pour éviter toute contamination intérieure. En revanche, pour un bois modérément contaminé, il est possible de découper et d’isoler les parties les plus touchées. L’utilisation d’un hygromètre aide à surveiller l’humidité restante, garantissant un stockage sûr du reste de la réserve.
Questions fréquemment posées
Qu’est-ce que la mérule pleureuse ?
La mérule pleureuse est un champignon lignivore qui s’attaque au bois humide. Elle décompose la cellulose, fragilisant ainsi les structures en bois et rendant le bois inutilisable aussi bien pour la construction que pour le chauffage.
Quels sont les premiers signes d’une infestation par la mérule ?
Les signes incluent une odeur de moisi, des taches sombres ou blanchâtres sur le bois, une texture spongieuse, et la présence de filaments gris ou argentés appelés rhizomorphes.
Quel taux d’humidité favorise le développement de la mérule ?
La mérule se développe lorsque l’humidité dépasse 20 %. Une ventilation insuffisante et un stockage en zones humides augmentent également les risques.
Peut-on utiliser du bois contaminé par la mérule ?
Oui, mais sous conditions strictes : le bois doit être bien ventilé à l’extérieur, parfaitement séché et manipulé avec précaution pour limiter les risques de propagation des spores.
Quels dégâts la mérule peut-elle causer dans une maison ?
La mérule peut entraîner des dommages structurels graves, tels que la dégradation des charpentes et planchers, et provoquer des réparations coûteuses, parfois jusqu’à 50 000 €.
Comment prévenir l’apparition de la mérule ?
Stockez le bois dans un lieu sec et ventilé, surélevé du sol. Évitez l’accumulation d’humidité et améliorez la ventilation des espaces clos pour maintenir un taux d’humidité inférieur à 20 %.
Peut-on éliminer la mérule avec un traitement thermique ?
Oui, exposer le bois à une température d’au moins 50°C pendant 24 heures est efficace pour éliminer les spores. Cette méthode doit être complétée par l’utilisation d’un antifongique adapté.
Comment identifier clairement la mérule sur le bois ?
Examinez la surface à la recherche de filaments blanc-gris (rhizomorphes), de taches blanchâtres ou d’une texture friable. Si des doutes subsistent, faites appel à un professionnel pour une évaluation précise.
La mérule est-elle dangereuse pour la santé ?
Oui, les spores de mérule peuvent provoquer des problèmes respiratoires et des irritations, notamment dans des maisons mal ventilées. La contamination de l’air intérieur est un risque sérieux pour les occupants.
Le bois de chauffage attaqué par la mérule est-il encore efficace ?
Non, la mérule décompose la cellulose, réduisant la qualité calorifique du bois. Cela engendre une combustion irrégulière, une accumulation de créosote et des risques accrus d’incendie.









